Léa Café   /     Interview : Marie Verguet, Coach Vocal

Description

Marie Verguet is a Vocal Coach in Paris. She specializes on speaking and helping people explore their voice and sound more confident when they communicate in personal and professional situations. Her...

Summary

Marie Verguet is a Vocal Coach in Paris. She specializes on speaking and helping people explore their voice and sound more confident when they communicate in personal and professional situations. Her advice is priceless and you can apply the vocal techniques when speaking not only your mother language but also when speaking the languages that you learn. Language of the interview: French.


Transcript

(intro)

Léa : “Chers auditeurs de Léacafé, bonjour ! C’est Léa et aujourd’hui nous avons une invitée spéciale –  Marie Verguet, coach vocale sur Paris. Bonjour Marie.”

Marie Verguet : “Bonjour Léa !”

Léa : “Ca va ?”

Marie Verguet : “Ca va très bien merci.”

Léa : “Donc toi tu es spécialisée de la voix parlée, c’est bien ça ?”

Marie Verguet : “C’est ça. En fait moi je, ma spécificité en tant que, que coach vocal c’est de travailler avec les personnes qui estiment qu’elles sont pas très à l’aise dans leur manière de parler, dans ce qu’on appelle communication verbale et donc moi je les aide à se trouver j’dirais, plus de légitimité, plus d’ancrage vocalement, et puis au niveau de la posture de la manière de parler, de la gestuelle, tout ce qui va faire qu’ils vont se sentir entre guillemets plus << charismatiques >> et plus confiants dans leur prise de parole.”

Léa : “Tu dis ils, mais c’est qui ils, c’est qui tes clients?”

Marie Verguet : “Alors c’est qui Ils. En fait j’ai des clients assez variés et c’est ce qui en fait la richesse. J’ai des clients qui viennent par le biais d’entreprises, donc c’est-à-dire dire que ce sont entreprises plus ou moins importantes mais souvent des bonnes boîtes, qui vont identifier dans leurs, dans leurs collaborateurs ou leurs collaboratrices des personnes qu’elles estiment avoir besoin de faire des progrès dans leur communication. Donc essentiellement des cadres, mais pas que. Ca peut être aussi des personnes, des personnes qui n’ont pas forcément les responsabilités de.. d’encadrement et qui souhaitent améliorer leur prise de parole, donc ça c’est une première population. Et puis il y en a une deuxième, ce sont des particuliers donc des gens heu, des cadres, pas des cadres”

Léa : “comme toi et moi”

Marie Verguet : “des personnes qui… qui vont peut-être aussi être dans une période de reconversion professionnelle, qui vont passer des entretiens, ou qui vont avoir besoin de demander par exemple des financements à des partenaires et qui voudraient être plus confiants dans leur prise de parole, des étudiants qui passent des oraux d’examens heu… et puis des comédiens ou des chanteurs mais qui viennent plus dans une démarche de travailler autour de leur expression scénique, donc ce qu’on appelle, l’interprétation de leurs chansons ou de leurs textes et qui souhaitent avoir un regard extérieur pour que je puisse leur dire ce qu’ils renvoient, comment je peux les percevoir et comment au travers de ça ils peuvent mieux transmettre ce qu’ils ont à transmettre.”

Léa : “Et tu dis révéler

Subtitle
Marie Verguet is a Vocal Coach in Paris. She specializes on speaking and helping people explore their voice and sound more confident when they communicate in personal and professional situations. Her...
Duration
33:10
Publishing date
2016-11-21 00:05
Link
http://www.leacafe.org/2016/11/21/interview-marie-verguet-coach-vocal/
Contributors
  Léa Tiralarc
author  
Enclosures
http://www.leacafe.org/podcast-download/4182/interview-marie-verguet-coach-vocal.mp3
audio/mpeg

Shownotes

Marie Verguet is a Vocal Coach in Paris. She specializes on speaking and helping people explore their voice and sound more confident when they communicate in personal and professional situations. Her advice is priceless and you can apply the vocal techniques when speaking not only your mother language but also when speaking the languages that you learn. Language of the interview: French.


Transcript

(intro)

Léa : “Chers auditeurs de Léacafé, bonjour ! C’est Léa et aujourd’hui nous avons une invitée spéciale –  Marie Verguet, coach vocale sur Paris. Bonjour Marie.”

Marie Verguet : “Bonjour Léa !”

Léa : “Ca va ?”

Marie Verguet : “Ca va très bien merci.”

Léa : “Donc toi tu es spécialisée de la voix parlée, c’est bien ça ?”

Marie Verguet : “C’est ça. En fait moi je, ma spécificité en tant que, que coach vocal c’est de travailler avec les personnes qui estiment qu’elles sont pas très à l’aise dans leur manière de parler, dans ce qu’on appelle communication verbale et donc moi je les aide à se trouver j’dirais, plus de légitimité, plus d’ancrage vocalement, et puis au niveau de la posture de la manière de parler, de la gestuelle, tout ce qui va faire qu’ils vont se sentir entre guillemets plus << charismatiques >> et plus confiants dans leur prise de parole.”

Léa : “Tu dis ils, mais c’est qui ils, c’est qui tes clients?”

Marie Verguet : “Alors c’est qui Ils. En fait j’ai des clients assez variés et c’est ce qui en fait la richesse. J’ai des clients qui viennent par le biais d’entreprises, donc c’est-à-dire dire que ce sont entreprises plus ou moins importantes mais souvent des bonnes boîtes, qui vont identifier dans leurs, dans leurs collaborateurs ou leurs collaboratrices des personnes qu’elles estiment avoir besoin de faire des progrès dans leur communication. Donc essentiellement des cadres, mais pas que. Ca peut être aussi des personnes, des personnes qui n’ont pas forcément les responsabilités de.. d’encadrement et qui souhaitent améliorer leur prise de parole, donc ça c’est une première population. Et puis il y en a une deuxième, ce sont des particuliers donc des gens heu, des cadres, pas des cadres”

Léa : “comme toi et moi”

Marie Verguet : “des personnes qui… qui vont peut-être aussi être dans une période de reconversion professionnelle, qui vont passer des entretiens, ou qui vont avoir besoin de demander par exemple des financements à des partenaires et qui voudraient être plus confiants dans leur prise de parole, des étudiants qui passent des oraux d’examens heu… et puis des comédiens ou des chanteurs mais qui viennent plus dans une démarche de travailler autour de leur expression scénique, donc ce qu’on appelle, l’interprétation de leurs chansons ou de leurs textes et qui souhaitent avoir un regard extérieur pour que je puisse leur dire ce qu’ils renvoient, comment je peux les percevoir et comment au travers de ça ils peuvent mieux transmettre ce qu’ils ont à transmettre.”

Léa : “Et tu dis révéler leur partie charismatique, aussi préparer et des étudiants pour les examens. Parce que … Qu’est-ce que ça apporte exactement sur le, sur le développement personnel ou sur la confiance en soi ?”

Marie Verguet : “Alors moi j’ai une, j’dirais j’ai une.. mon dada comme on dit – pour les Américains je sais pas s’ils vont bien comprendre, mais en tout cas ma passion, c’est de partir du principe que travailler sur la communication verbale, travailler sur la voix c’est pas uniquement de la technique. Alors bien entendu il y a des exercices qui vont faire en sorte que la voix sera mieux placée, que l’articulation sera meilleure, que le débit de parole sera adapté au contexte, il y a tout un tas de choses qui rentrent dans ce… dans ce cadre-là. Mais je pense que si on s’occupe que de la partie technique on rate quelque chose. Donc moi ce que j’aime travailler c’est effectivement cette partie technique mais également partir de la personne, de sa singularité, de ce qui fait sa personnalité, de ce qui fait qu’elle est ce qu’elle est. Donc, du coup, bien souvent je me retrouve avec des personnes qui me disent qu’elles ont pas confiance en elles et que quand elles doivent parler c’est une panique pas possible, elles rougissent, elles tremblent, elles déglutissent, elles ont le cœur qui bat très, très vite et que finalement elles se sentent pas… elles se sentent un peu comme un imposteur, comme si elles n’étaient pas à leur place. Donc ce que j’aime travailler avec elles, c’est également tout ce qui peut avoir trait, effectivement, au développement personnel donc travailler sur la confiance, travailler sur la manière qu’elles ont de se voir, sur leur positionnement. Régulièrement quand ce sont des femmes qui sont amenées à avoir des responsabilités et qui travaillent beaucoup avec les hommes, elles me disent “Ben moi je me retrouve la seule femme avec beaucoup d’hommes, et du coup ben quelques fois on va me couper la parole, on va pas considérer que j’ai une importance parce que j’ai pas une voix qui porte facilement plus que les hommes, parce que je suis plus petite, parce que je suis une femme et que donc du coup c’est pas évident pour moi de trouver ma posture, ma position.” Donc ce que j’aime travailler c’est cet aspect technique et cet aspect qui va les faire réfléchir sur leur positionnement, sur leur place et qu’on puisse travailler en globalité sur ces deux aspects-là. Moi, c’est ce que j’aime faire.”

Léa : “Vous avez dit : le sentiment d’être un imposteur, le sentiment de pas maîtriser, d’être pas complètement respectée dans la conversation. C’est un sentiment que les étudiants de langues étrangères, ils ont fréquemment quand ils parlent la langue qu’ils apprennent avec des natifs. J’ai des étudiants qui sont des personnes tout à fait épanouies dans leur langue maternelle mais par contre, ils commencent à parler en français avec des natifs et pof ! Ils se rétrécissent, ils parlent plus bas, ils ont des hésitations et ça, ça pose des problèmes de communication. Là j’ai un exemple très concret. Par exemple j’ai des étudiants qui se plaignent que quand ils arrivent à Paris, quand ils essayent de parler français avec des natifs, eh bien à la moindre hésitation paf ! le français natif il va changer de langue, il va se mettre à parler anglais avec cette personne-là. Et parfois le français natif parle moins bien anglais que, que mon élève ne parle français. Mais à cause de cette espèce de, d’infériorité psychologique, enfin d’infériorité que montre l’élève, le natif parle anglais. Dans ce cas dans ce cas spécifique, dans ce cas concret, comment est-ce que le coaching vocal comment les techniques pour poser sa voix elles pourraient servir pour les étudiants de langue étrangère ?”

Marie Verguet : “J’ai eu une ou deux fois là ces derniers mois des demandes justement d’étudiants américains et anglais qui venaient étudier à Paris sur quelques mois et qui m’interpelaient pour que je puisse les aider alors, à perdre leur accent. Perdre l’accent, c’est pas ce que je propose. Je comprends parfaitement ce qu’ils peuvent ressentir parce que moi-même quand je parle l’anglais, je le parle pas aussi bien que le français et j’ai tendance aussi à me minimiser, à pas être complètement à l’aise, et quelque part à pas complètement montrer ma vraie personnalité parce que j’ai pas toujours confiance en mon anglais et je vais pas aller jusqu’au bout de ce que je suis finalement. Donc je pense que c’est << normal >>, entre guillemets en tout cas.  Et ce que je peux moi apporter, c’est peut-être plus de travailler sur ce que je disais tout à l’heure : non seulement sur l’aspect vocal mais sur le positionnement, c’est-à-dire que quelqu’un qui arrive et qui n’est pas natif de la langue, c’est évident que en tout cas dans un premier temps il aura pas le même niveau qu’un français francophone franco-français. Mais, vous avez une expression que j’aime beaucoup aux États-Unis qui est Fake it Until You Make It. Je trouve que c’est très vrai, et le fait de -entre guillemets- renvoyer cette image de personne *claquement de toi* qui y va quand même, même si elle a pas encore tout son vocabulaire, même si elle peut encore faire des petites fautes de grammaire ou quoique ce soit, et bien ça peut tout à fait toucher la personne avec laquelle elle va parler. Et puis de dire clairement à la personne : OK pour l’instant je parle pas encore extrêmement bien français, mais quand je parle français j’ai envie que vous me répondiez en français, parce que c’est comme ça que je vais progresser, et que même vous pourriez m’aider, si vous voyez que je fais une erreur à ce que je puisse justement progresser. Et ne vous sentez pas mal de me dire s’il y a des petites fautes, c’est pas grave je suis là pour ça. Et souvent, quand on manque de confiance on se dit Je le ferai quand je serai prêt. Mais non, parce que c’est quand on essaye qu’on devient de plus en plus prêt et beaucoup plus rapidement. Donc cette expression, moi je l’emploie aussi souvent dans des coachings : Faites comme si. Qu’est-ce que ce serait si vous étiez parfaitement à l’aise ? Comment vous parleriez si vous étiez parfaitement à l’aise ? “Ah ben je sais pas, je ferais ça, ça ça” “Eh bien voilà. Bah voilà vous y êtes, vous l’avez fait. On l’a fait justement entre vous et moi mais vous l’avez fait, donc vous êtes capable de le faire. C’est peut-être plus en ce sens-là que je pourrais travailler.”

Léa : “Vous dites qu’on peut compenser un manque de confiance en soi, on peut compenser quelques erreurs de linguistique avec une voix bien posée et avec une attitude confiante.”

Marie Verguet : “C’est ça. C’est-à-dire que…”

Léa : ‘Qu’est-ce que c’est une voix bien posée ?”

Marie Verguet : “Une voix bien posée c’est une voix déjà dans laquelle soi-même on va se sentir confortable. Parce que la plupart des gens qui me disent qu’ils sentent que leur voix n’est pas posée. Alors c’est pas tout le temps, mais ça peut se passer. Elles ont raison, c’est-à-dire qu’elles peuvent avoir des moments où elles perçoivent et savent pas encore comment mettre des mots dessus mais elles perçoivent que de temps en temps la voix décroche. Par exemple si je fais un exemple là, tout de suite, ça va être quelqu’un qui va dire quelque chose qui va faire bla-bla-bla bla-bla-bla bla-bla-bla bla-bla-bla bla-bla-bla. Voilà, la voix peut monter, peut descendre, elle est pas ancrée. Voilà. C’est ça, ce que je pourrais appeler une voix qui est pas placée. Au contraire une voix placée, c’est une voix dans laquelle on va sentir qu’on est à l’aise, qu’on est confortable, qu’on peut parler assez fort avec elle, sans que ça se décroche, et qu’on a cette sensation qu’à la fin d’une prise de parole, on a pas la voix qui gratte, on a pas la voix qui chauffe. On a été jusqu’au bout, on a bien respiré, et la voix est harmonieuse. Elle peut moduler, ça c’est bien, c’est même comme ça qu’il faut faire parce que si on parle tout le temps, monotone, c’est un peu pénible. Mais on sent qu’on a pas mal, qu’elle ne décroche pas, qu’elle ne détimbre pas -comme on dit- dans la voix, il y a le timbre qui est important aussi. C’est-à-dire, l’identité vocale et que finalement, au bout de cette prise de parole et ben on sent qu’on a été dans notre voix.”

Léa : “Et vous avez dit parfois que la voix peut gratter ou elle peut chauffer si on a pas confiance en nous. Donc ça c’est lié au stress, parce que quand on a les muscles tendus on a les cordes un peu plus serrées…?”

Marie Verguet : “Oui, tout à fait.”

Léa : “Donc une voix bien posée c’est avant toute une personne relaxée.”

Marie Verguet : “Oui, alors, ça a à voir beaucoup effectivement avec… avec le corps et notamment quand on a des grandes prises de parole à faire. Il y a tout un travail avant si on ne le sait pas et qu’on n’a pas les bonnes bases de respiration. C’est-à-dire que plus on va correctement utilisé, notamment, pas uniquement, mais notamment sa respiration abdominale et qu’on va prendre les bonnes respirations aux bons endroits et que ce travail préparatoire de confiance -entre guillemets- on l’aura fait, c’est-à-dire de visualiser sa prise de parole de se voir dans des scénarios positifs et quand bien même ce serait moins un scénario positif d’imaginer des solutions, on va partir plus confiant. Donc du coup, la voix va s’en ressentir et quand bien même, on a notamment au début des prises de parole une voix qui chevrote un peu parce que l’on est stressé, c’est pas très grave, ça arrive. Il y a plein de gens qui parlent très très souvent, et au début, et bah c’est impressionnant de parler et quelque soit la prise de parole, que ce soit devant énormément de gens, ou que ce soit devant sa réunion avec ses collaborateurs. C’est pas évident, c’est pas une situation facile. Donc le fait d’avoir bien appris à respirer correctement, de savoir ponctuer et de se percevoir soi-même comme quelqu’un qui va avoir des choses à dire. Si elle est là, c’est qu’elle a des choses à dire. Pour moi, on met pas une personne en posture de prendre la parole si on estime qu’elle n’a rien à dire. Donc les managers qui vont vous demander de prendre la parole, ou vous-même qui allez avoir quelque chose à dire, ou vous-même qui êtes encadrant, si vous êtes à ce poste là, quelque part, c’est que vous en avez les capacités. Oui, ça s’apprend de prendre la parole, il y a des gens qui ont des bonnes capacités de manager mais qui pour prendre la parole ne sont pas performants pour l’instant. Mais ça s’apprend et c’est vrai que la cohérence, j’dirais la…on va dire… l’équilibre entre la technique et ce travail de confiance préparatoire, pour moi, c’est au bout du compte, ça va plus ou moins vite en fonction des gens, mais au bout du compte, on arrive à de très bons résultats.”

Léa : “Donc je résume. Une voix bien posée ça va être une voix ancrée qui permet des modulations mais en même temps qui est assez solide, une voix qui chauffe pas, qui va pas être douloureuse on peut travailler sur la respiration. Bien respirer, la respiration abdominale. Et au niveau du corps, qu’est-ce que vous recommandez comme posture qui aide à ancrer la voix ?”

Marie Verguet : “Oui, alors il y a plusieurs postures, parce que… soit on est assis, soit on est debout, en gros. On va dire qu’il y a pas forcément de bonnes postures. Il y a évidemment des postures qui sont plus engageantes que d’autres, ça c’est sûr mais encore une fois si la personne qui parle elle est dans ce qu’elle dit, qu’elle est convaincue par ce qu’elle dit, qu’elle a bien préparé ce qu’elle a à dire, quel est pleinement consciente de ce qu’elle est en train de dire et qu’elle ne lit pas en se disant Oh làlà, pourvu que ce soit vite ou en pensant à ses courses du soir. Pour moi, sa posture va dégager quelque chose. Après c’est vrai que si on parle par exemple de la posture debout. Être plutôt bien ancré au sol, ne pas trop exagérer les déplacements ou se déplacer quand il y a une vraie motivation pour se déplacer. Par exemple on me pose une question quand je suis debout, je vais m’approcher un peu de la personne, c’est une vraie raison. Ou je vais moi, solliciter quelqu’un dans le public ou les personnes qui sont avec moi, là c’est une vraie raison. Mais, si je me déplace et je fais des allers-retours juste parce que moi ça me déstresse, mais ça pollue le champ visuel des autres, c’est pas bon. Là je vais juste ajouter un petit truc, moi je parle dans ce cas-là, les gens qui se déplacent tout le temps comme ça, de ce que j’appelle le syndrome Roland-Garros. C’est à dire que quand on est à Roland-Garros qu’on est spectateur, on passe son temps à faire ça pour voir les échanges de balles, et bien c’est pareil pour le public ou pour les personnes qui vous écoutent s’elles sont obligées en plus de vous écouter, de passer leur temps à faire ça, ça pollue le champ visuel. Donc ça par exemple c’est pas très bon. Et en posture assise, ce qu’on peut avoir tendance à faire quand on est pas très à l’aise qui peut,je dirais, renvoyer une image pas très confiante c’est un : de fermer ses bras, de se fermer. Alors, ça ne veut pas dire que c’est interdit de le faire, encore une fois, si vous le faites et que vous êtes vraiment confiant dans votre prise de parole et que vous êtes charismatique, ça peut passer. Mais si vous vous êtes plutôt pas très confiant et que c’est dans vos premières prises de parole et que vous souhaitez montrer quelque chose de confiant, je dis que c’est pas forcément la bonne chose à faire.”

Léa : “Et donc, même chose pour une personne qui puis surtout comme vous disiez à être spontanée. Ce qui compte c’est le message, ce qui compte c’est ce que vous avez à dire et il faut le dire avec le cœur.”

Marie Verguet : Tout à fait ! Et puis les gens qui vont vous écouter la plupart du temps, en France, on est quand même pas hyper doué pour les langues étrangères, donc ils vont déjà être hyper impressionné par déjà le niveau que vous avez, et jamais ils vont vous dire Ohlàlà tu parles mal, ça m’étonnerait, ce n’est pas possible ! Ou alors, il ne faut pas fréquenter ce type de personnes.”

Léa : “Oui tout à fait, tout à fait,et vous aviez dit avant, vous avez dit “Fake it, until you make it”, et justement ça me fait penser à… au côté rétro-actif des postures, ou de la voix parlée. Alors, j’ai remarqué que – bon, ça c’est une expérience personnelle –  que si un matin je me réveille de bonne humeur, spontanément ma voix va être bien posé, je vais bien parler. Un autre matin, si je me réveille un peu plus morose, j’ai un peu moins confiance en moi, ma voix va être un peu plus basse, mais si je me force à parler mieux et bien en fait au fur et à mesure de la journée je vais en quelque sorte retrouver ma confiance en moi. Est-ce que c’est vrai ça, est-ce qu’il y a un effet rétroactif sur la voix et notre humeur?”

Marie Verguet : “Oui. C’est vrai que l’état d’esprit que vous allez avoir, le mindset comme on dit en anglais aussi. Il va avoir un impact sur votre manière de parler sur votre voix. Et c’est vrai aussi que la voix, elle est traversée par nos émotions. C’est pas toujours évident de cacher ce qu’on peut ressentir parce que quelque part, la voix…souvent les gens ils disent “la voix elle m’a trahie parce qu’elle a montré ceci ou cela”. Mais c’est l’inverse, la voix elle ne trahit pas, la voix est le reflet de vos émotions, donc si vous avez une voix qui est plus ou moins douce, plus ou moins…qui chevrote un petit peu,  qui n’est pas très bien placée parce que, en ce moment dans votre vie, vous vivez des choses qui sont pas évidentes, elle ne vous trahit pas. Elle dit ce que vous êtes. Donc c’est vrai que ça a une incidence. après ça marche pas à tous les coups parce qu’il y a des personnes qui sont vraiment en fragilité, en période peut-être un peu de dépression, où là le fake it c’est un peu compliqué. Voilà, donc ça dépend vraiment des cas…”

Léa : “C’est un peu compliqué, vous voulez dire qu’elles ne sont pas capables d’elles-même de “fake it”.

Marie Verguet : “Voilà, c’est-à-dire que même le fait de faire semblant de se forcer un petit peu, il y a des gens qui sont dans de tels états émotionnels que ce n’est pas possible dans le sens où elles ne s’en sentent pas capables, elles sont vraiment au fond du gouffre quoi. Alors que… bon généralement, quelqu’un qui va à peu près bien, effectivement, si il se sent un peu plus bas mais qu’il se donne de l’énergie et qu’il se met de la motivation, la voix va s’en ressentir absolument.”

Léa : “Oui, oui donc là, pour quelqu’un, pour un étudiant – qui serait en visite à Paris il peut faire semblant, il peut essayer de parler avec un peu plus d’assurance juste pour voir la réaction des parisiens. Et là, bah peut-être qu’il verra que les Parisiens, il vont réagir… enfin…Ca vaut le coup d’essayer.”

Marie Verguet : “Ca vaut le coup d’essayer !”

Léa : “Ca vaut le coup de le fake it !”

Marie Verguet : “Voilà, et puis quelque part, le fake it il sera plus fake it quoi, il sera, ce sera la personne en tant que telle, donc c’est plutôt bien.”

Léa : “Et donc, en parlant des Américains en visite, on sait que les Américains sont les champions du développement personnel. On a des supers livres de développements personnels qui ont été écrits par des auteurs américains. Alors est-ce que ça commence en France un peu ça ?”

Marie Verguet : “Oui, beaucoup, beaucoup, et je dirais de plus en plus. En tout cas dans ceux que je peux côtoyer, moi les personnes que je peux côtoyer, de plus en plus on se rend compte de l’importance du travail sur soi, des techniques de développement personnel. Là en France, il y a une très très grosse arrivée de tout ce qui est autour de la méditation. Il y a énormément de gens qui s’y mettent, énormément d’entreprises qui ont compris que faire travailler leurs salariés sur eux, ne pas être uniquement dans la performance technique mais également utiliser l’humanité des personnes avec lesquelles elles travaillent, c’était un point important donc je me réjouis de cette cette arrivée en force de tout ce qui est technique de développement personnel, tout ce qui est livre qui sont de plus en plus traduit en français, et puis de prise de conscience de cet aspect-là. Alors je pense qu’on a encore du travail à faire en France, vraiment, mais ça va dans le bon sens à mon avis. Vraiment, vraiment.”

Léa : “Et le coaching vocal dans tout ça ?”

Marie Verguet : “Et le coaching vocal, tel que moi j’aime le pratiquer en tout cas, c’est vraiment ça, c’est faire ce pont entre la technique du coaching vocal et le développement personnel parce qu’encore une fois je ne pense pas qu’on puisse travailler de manière, je dirais, impliquée et impliquante, si on n’est que sur de la technique. En tout cas, c’est pas ce qui m’intéresse. Je sais qu’il y en a qui le font et qui le font certainement très bien. Mais je n’arrive pas, moi, à me décoller de cette idée que si on travaille uniquement sur le placement de la voix, la posture, sans s’occuper la personne, il va manquer quelque chose. Donc ce lien, c’est ce que je fais de plus en plus, ce que j’essaie de plus en plus de transmettre. C’est ça. Et c’est aussi peut-être en ce sens que j’essaie, moi en tout cas, à ma mesure à moi et à mon niveau, de transmettre et de faire peut-être une différence par rapport à d’autres personnes.”

Léa : “C’est ce qui vous différencie de la technique vocale, de la technique vocale appliquée au chant. Parce que, pour avoir un peu fréquenté les conservatoires, bah là, dans la technique de chant opéra par exemple, on est très précis, on est très rigoureux, mais par contre on peut produire des voix assez froides qui ne touchent pas le public. Parce que c’est juste technique alors qu’est-ce qu’un public aime ? Qu’est-ce que les gens aiment ? C’est la communication, c’est ce qu’on dit avec la voix et donc le coaching vocal ça fait sens, puisque le but c’est de transmettre quelque chose avec notre voix.”

Marie Verguet : “Exactement, exactement, et peut-être de travailler aussi évidemment son contenu parce que c’est très important quand on parle, mais sur les impressions que vous laissez. Sur : qu’est-ce qu’on va retenir à la fin de votre prise de parole ? Oui bien sûr on va retenir du contenu, c’est certain, mais aussi on va retenir comment vous l’avez dit, avec quelle personnalité vous l’avez dit…”

Léa : “Avec quelle énergie…”

Marie Verguet : “C’est ça, quelle énergie, quel engagement? Est-ce que vous avez laissé quelque chose ou est-ce que vous avez parlé, votre prise de parole se termine et hop on passe à quelqu’un d’autre. Ou est-ce qu’on se dit, wao, quand cette personne parle….

Léa : “Je ne veux pas qu’elle s’arrête…”

Marie Verguet : “C’est ça, je ne veux pas qu’elle s’arrête, elle m’inspire, il se dégage autre chose que uniquement le contenu.”

Léa : “Quelques questions spécifiques. J’en ai deux en fait. L’une des manifestations du manque de confiance en soi, c’est la nasalité. Et donc ça, c’est quelque chose de récurrent chez les étudiants. Alors, dites-moi, comment dénasaliser sa voix, quand on… quand on a la voix coincée dans le nez comme ça… ? comment on peut dénasaliser ?”

Marie Verguet : “Déjà il faut s’assurer que cette voix nasale, elle ne soit pas au niveau physiologique, qu’au niveau physiologique, il y ait quelque chose. C’est-à-dire qu’il y ait une obstruction au niveau des voies nasales, qu’il y ait quelque chose de naissance qui fasse que ça soit comme ça. Ca, c’est plus le travail du phoniatre, de l’ORL, voire de l’orthophoniste.Donc ça, ce n’est pas moi. Après si c’est effectivement une question de mauvais placement de la voix, moi ce que je vais commencer à travailler avec les personnes qui pourraient avoir ça, c’est partir du corps, et revenir à cette fameuse respiration abdominale dont je parlais tout à l’heure. Et ce sont souvent des personnes qui ont tendance à parler dans leur aigus de leur voix. Tout simplement en remettant la voix avec une tonalité, ce qu’on appelle en français, une tessiture, un peu plus basse, tout simplement ça leur fait entendre qu’ils sont capables de baisser très légèrement la tonalité de leur voix, ça peut commencer déjà à faire un travail. Tès…très récemment là, c’était en début de semaine dernière, j’ai eu une jeune fille qui était dans ce cas là, et à qui j’ai juste dit : voilà vous allez dire cette phrase, mais simplement, dites-là, écoutez comment vous la dites maintenant et redites la même phrase en partant un tout petit peu plus grave. Et là, elle était pleinement dans le confort de sa voix. Donc ça peut prendre du temps, ça se fait pas de manière spontanée surtout si on a parlé comme ça pendant des années mais pour moi, dans ces cas-là, ça part du corps, vraiment. Le corps est la prise de conscience que vocalement y’a quelque chose qui peut se travailler et qu’au lieu de parler avec cette hauteur-là. Je peux éventuellement parler avec cette hauteur-là. Et que ça devienne plus un automatisme.

Léa : “Et les tessitures graves, elles sont réputées relaxer notre interlocuteur. C’est des tessitures qui sont plus convaincantes.“

Marie Verguet : “Voilà, c’est vrai que, je ne sais pas comment c’est aux États-Unis, mais en France on a vraiment un attrait pour les voix plus graves qui sont dites effectivement libérées plus de charisme, plus confiante, quelqu’un de plus posé, quelqu’un de plus calme, quelqu’un de plus engageant etc. Il y a certainement des pays où c’est pas forcément le cas mais c’est vrai qu’en France, on a tendance à favoriser les voix graves. Aussi quand on est une femme et qu’on parle avec une voix un peu plus grave, il y a aussi un côté séduction un peu sexy qui peut apporter grain à la voix et donc du coup une dimension un petit peu de… oui de séduction qui peut plaire. Mais les voix un peu aiguës sont bien aussi à partir du moment où on est confortable dans sa voix, où on ne joue pas à avoir une voix qu’on a pas, et où on se sent bien dans cette voix là, toutes les boissons sont belles.”

Léa : “Et beaucoup d’entrepreneurs, ou de personnes qui ont leur propre business de early adopters ou de start-upper nous écoutent et donc notre question c’est : vous êtes entrepreneur ?

Marie Verguet : hmm hmm (=oui)

Léa :  Est-ce qu’être entrepreneur en France c’est facile ? Est-ce que c’est possible ?”

Marie Verguet : “Alors c’est possible, heureusement, heureusement ! Facile, ça c’est pas forcément facile parce qu’en France, il y a quand même beaucoup de contrainte, il y a beaucoup de charges, c’est pas toujours évident de s’y mettre. On nous facilite pas vraiment la vie quoi. Mais je pense qu’à partir du moment où on a un vrai projet, qu’on y croit, qu’on abandonne pas à la moindre difficulté, c’est possible. C’est possible. J’en suis un petit exemple, alors j’ai pas une multinationale mais c’est…voilà, il y a vraiment cette question d’état d’esprit. De dire OK il y a des étapes à franchir, ça ne va pas être simple, je vais pas forcément être aidé puisque la France par rapport à ça est pas toujours très accueillante. Mais encore une fois, c’est le projet, la manière de voir son projet, de visualiser son futur. De pouvoir envisager tout qui peut être envisageable, d’avoir de la compétence et en tout cas de la nourrir, et en totu cas, croire tout simplement à sa réussite parce que même en France on peut réussir ! Je veux le croire en tout cas !”

Léa : “Et donc, justement pour vous, 2017, 2018, quelles sont les perspectives, les projets ?”

Marie Verguet : “Alors quels sont les projets ? Être encore plus présente sur Internet, pouvoir faire des formations aussi, et des coachings online. Parce que ça me plaît bien, j’en ai fait quelques-unes et je trouve ça très intéressant. Et puis proposer pour le cas en présentiel, donc en vrai présence, plus de formations, des ateliers, des conférences, de manière à ce que je puisse transmettre encore plus que j’aime faire et que je puisse permettre à encore plus de monde d’accéder à cet… à ces compétences pour pouvoir se sentir plus à l’aise dans sa communication. Et ça j’ai déjà commencé à le faire mais j’ai plein de projets dans ma tête et 2017-2018 va être… pour moi, je l’espère une voie de lancement encore plus importante…”

Léa : “Vous aimez votre métier, Marie !”

Marie Verguet : “ Oh non…. Ha ha ha ! Si beaucoup, beaucoup, beaucoup. C’est vraiment…c’est ma passion, mon métier c’est ma passion, ça me prend beaucoup de temps et vraiment c’est la transmission, le contact avec les gens, les retours que je peux avoir… Voir, partir d’un point A, arrivé à un point B, voir les évolutions, c’est un métier extrêmement enrichissant.”

Léa : “C’était Marie Verguet, merci Marie.”

Marie Verguet : “Merci Léa. “

Léa : “ Donc si vous voulez entrer en contact avec Marie n’hésitez pas à m’écrire. Je pourrais vous mettre en contact avec Marie, coach vocal sur Paris.

Marie Verguet : “Merci”

Léa : “C’était un plaisir de vous recevoir. A bientôt !”

Marie Verguet : “A bientôt Léa, merci beaucoup !!”

(Outro)