3615 en Podcast   /     3615, Les nouveaux outils ont-ils changé le quotidien des créateurs et artistes?

Description

Pour la dernière émission de la saison, nous partons à la rencontre des créateurs, Frédéric Jardin (architecte et architecte d'intérieur) et Cristiana Bolli (Designer et artiste). De nombreuses technologies (Photoshop, iPads, impressions numériques, modélisation 3D, etc) se sont durablement installées dans l'acte de création, et dans la relation avec le client. On commence avec Frédéric Jardin, à qui on demande ce que la technologie a changé. Réponse cinglante: "rien! C'est un nouveau jouet, d'abord on a été stressé de ne pas le maîtriser, et puis cela a simplement rejoint la liste des outils à disposition. Pour la création, ça reste toujours l'homme plus que l'outil". Par la suite on verra que la réalité est plus complexe, mais on commence fort! Pour Cristiana Bolli "ça a beaucoup changé mon travail, surtout au niveau distance, être plus proche des gens qui sont loins, pouvoir communiquer avec eux. Au niveau créativité, cela a changé aussi, vu que certaines images ou certains zooms sont possibles avec de nouveaux outils, et on peut maintenant créer des images que l'on aurait pas pu imaginer avant. On a notre oeil, c'est notre outil principal. Mais après on a tous ces logiciels qui sont des ponts qui permettent d'arriver ou l'on veut." On évoque ensuite avec Frédéric Jardin l'architecteFrank Ghery, connu pour avoir fait développer son propre outil informatique, pour échapper aux contraintes imposées par les programmeurs? "Je crois que c'est surtout car il travaille avec beaucoup de sous-traitants, vu le nombre de mandat qu'il a, il a créé un programme qui 'fabrique du Gehry'. Il est enfermé dans son propre style, on veut du Gehry alors il fait du Gehry. Mais l'outil n'est pas responsable, c'est un souhait de l'architecte." Cristiana Bolli continue sur ce thème: "on a des contraintes imposées par chaque logiciel. Mais la création est faite de contraintes! On a besoin de contraintes pour créer, qu'elles soient imposées par un logiciel, un client ou un délai, les contraintes nous font avancer, chacune à sa manière". Stefan Clop demande si, du coup, "on ne risque pas de tous faire la même chose comme on utilise les mêmes outils, les mêmes bibliothèques d'image?" Pas du tout, "un charpentier travaille avec les mêmes outils qu'un autre charpentier, et pourtant il ne fait pas le même travail au final". Les outils papiers et les outils numériques sont-ils contradictoires ou complémentaires? Cristiana Bolli les trouvent complémentaires. "J'ai besoin d'un côté de mes doigts et de ma pensée, mais aussi des contraintes d'un outil informatiques. Souvent je commence à travailler sur l'iphone et l'ipad, puis je poursuis sur le papier". Pour Frédéric Jardin, ces outils sont là "pour nous aider, et il n'y a aucune règle. On va commencer avec un dessins, puis passer sur une maquette pour finir sur une modélisation 3D. Comment s'est passé l'apprentissage? Frédéric Jardin a appris son métier sur le papier, avec les stylos qu'il fallait nettoyer et manipuler avec précision. Après sont arrivés sur le marché des outils comme lesrapidographes, puis enfin l'informatique, avec laquelle l'"adaptation a été difficile au début. On a peur, on perd sa liberté, c'est l'aliénation, c'est la première réaction. Puis après on se dit que ça n'est pas si mal, que ça peut nous aider, on est plus sur ces grandes tables ou on a mal au dos, on peut transporter ces images, on peut les envoyer". On parle ensuite de la relation avec les clients. Maintenant que tout un chacun peut acheter un software pour faire sa maison en 3D, est-ce que les clients arrivent avec des idées toutes faites, en donnant des ordres à l'architecte? "S'ils font ça, les clients ne viennent pas me voir. Souvent les clients viennent avec une idée, mais ensuite on les conseille, on les aide à prendre des décisions, à se rendre compte des problèmes qu'ils n'avaient pas imaginé". Pour Cristiana Bolli, "les clients savent toujours quoi faire, mais en fait ils cherchent un conseil, des solutions, qui ensuite doit passer toute la chaîne de décision pour validation, chaque personne ayant une sensibilité différente... Ce qui est devenu absurde c'est l'urgence, le sentiment qu'on peut tout faire plus vite grâce aux outils. Le temps de la conception est incompressible, et ça les clients ne le comprennent pas bien".INVITÉS• Cristiana Bolli, Designer et Artiste,Bread and butter• Frédéric Jardin, Architecte et Architecte d'intérieur Avec la complicité de Stefan Clop.MERCI! A l'occasion de la 21ème et dernière émission de la saison, nous tenons à remercier:• Notre partenaireWorld Radio Switzerland pour les précieux conseils, coups de pouce et autres!• Philippe Mottaz, pour nous avoir fait confiance et permis de travailler dans des conditions professionelles.• Marc Passeron et Vladimir Louvrier qui ont tout fait pour nous communiquer leur passion de la radio, cet art de "faire apparaître comme simple quelque chose d'extrêmement compliqué• Fabian Kalker pour la musique• Nos invités qui nous ont accordé quelques instants dans leurs agendas surbookés pour venir raconter leurs histoires et partager leurs idées.• Et bien sûr, les plus de 5'000 auditeurs qui nous ont suivi au cours de ces 6 derniers mois! Merci à tous et bonnes vacances!

Summary

Pour la dernière émission de la saison, nous partons à la rencontre des créateurs, Frédéric Jardin (architecte et architecte d'intérieur) et Cristiana Bolli (Designer et artiste). De nombreuses technologies (Photoshop, iPads, impressions numériques, modélisation 3D, etc) se sont durablement installées dans l'acte de création, et dans la relation avec le client. On commence avec Frédéric Jardin, à qui on demande ce que la technologie a changé. Réponse cinglante: "rien! C'est un nouveau jouet, d'abord on a été stressé de ne pas le maîtriser, et puis cela a simplement rejoint la liste des outils à disposition. Pour la création, ça reste toujours l'homme plus que l'outil". Par la suite on verra que la réalité est plus complexe, mais on commence fort! Pour Cristiana Bolli "ça a beaucoup changé mon travail, surtout au niveau distance, être plus proche des gens qui sont loins, pouvoir communiquer avec eux. Au niveau créativité, cela a changé aussi, vu que certaines images ou certains zooms sont possibles avec de nouveaux outils, et on peut maintenant créer des images que l'on aurait pas pu imaginer avant. On a notre oeil, c'est notre outil principal. Mais après on a tous ces logiciels qui sont des ponts qui permettent d'arriver ou l'on veut." On évoque ensuite avec Frédéric Jardin l'architecte Frank Ghery, connu pour avoir fait développer son propre outil informatique, pour échapper aux contraintes imposées par les programmeurs? "Je crois que c'est surtout car il travaille avec beaucoup de sous-traitants, vu le nombre de mandat qu'il a, il a créé un programme qui 'fabrique du Gehry'. Il est enfermé dans son propre style, on veut du Gehry alors il fait du Gehry. Mais l'outil n'est pas responsable, c'est un souhait de l'architecte." Cristiana Bolli continue sur ce thème: "on a des contraintes imposées par chaque logiciel. Mais la création est faite de contraintes! On a besoin de contraintes pour créer, qu'elles soient imposées par un logiciel, un client ou un délai, les contraintes nous font avancer, chacune à sa manière". Stefan Clop demande si, du coup, "on ne risque pas de tous faire la même chose comme on utilise les mêmes outils, les mêmes bibliothèques d'image?" Pas du tout, "un charpentier travaille avec les mêmes outils qu'un autre charpentier, et pourtant il ne fait pas le même travail au final". Les outils papiers et les outils numériques sont-ils contradictoires ou complémentaires? Cristiana Bolli les trouvent complémentaires. "J'ai besoin d'un côté de mes doigts et de ma pensée, mais aussi des contraintes d'un outil informatiques. Souvent je commence à travailler sur l'iphone et l'ipad, puis je poursuis sur le papier". Pour Frédéric Jardin, ces outils sont là "pour nous aider, et il n'y a aucune règle. On va commencer avec un dessins, puis passer sur une maquette pour finir sur une modélisation 3D. Comment s'est passé l'apprentissage? Frédéric Jardin a appris son métier sur le papier, avec les stylos qu'il fallait nettoyer et manipuler avec précision. Après sont arrivés sur le marché des outils comme les rapidographes, puis enfin l'informatique, avec laquelle l'"adaptation a été difficile au début. On a peur, on perd sa liberté, c'est l'aliénation, c'est la première réaction. Puis après on se dit que ça n'est pas si mal, que ça peut nous aider, on est plus sur ces grandes tables ou on a mal au dos, on peut transporter ces images, on peut les envoyer". On parle ensuite de la relation avec les clients. Maintenant que tout un chacun peut acheter un software pour faire sa maison en 3D, est-ce que les clients arrivent avec des idées toutes faites, en donnant des ordres à l'architecte? "S'ils font ça, les clients ne viennent pas me voir. Souvent les clients viennent avec une idée, mais ensuite on les conseille, on les aide à prendre des décisions, à se rendre compte des problèmes qu'ils n'avaient pas imaginé". Pour Cristiana Bolli, "les clients savent toujours quoi faire, mais en fait ils cherchent un conseil, des soluti

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Pour la dernière émission de la saison, nous part…
Duration
00:30:09
Publishing date
2012-06-26 19:49
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  3615-emission
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