Revue de presse française   /     À la Une: les premiers pas du nouveau Premier ministre Michel Barnier

Shownotes

La photo de Michel Barnier est en Une de la Tribune Dimanche et du Journal du Dimanche. Costume sombre, se tenant droit, il déclare à la Tribune Dimanche « J'ai une grande liberté », ce que semble aussitôt démentir Marine Le Pen dans le même journal. « Ce gouvernement sera sous surveillance », annonce la patronne du Rassemblement national dans une longue interview. « Nous avons posé nos exigences », ajoute-t-elle, « et nous ne les changerons pas ».

Le Journal du Dimanche, de son côté, a obtenu quelques déclarations de Michel Barnier, dans les heures qui ont suivi sa nomination. « Chaque citoyen est important », dit-il. Son slogan : « respecter les Français, faire respecter la France ». Rien de surprenant donc de la part de celui qui dit aborder sa mission « avec le calme des vieilles troupes », et qui assure « qu'il écoutera tout le monde ».

Le nouveau Premier ministre fait la Une de l'actualité en France, mais pas pour Aujourd'hui en France Dimanche qui lui préfère Tony Estanguet, le président du comité d'organisation de Paris 2024, sacré « homme de l'été ». « Il va clore ce soir, au Stade de France, les plus folles semaines de sport que la France ait jamais connues et durant lesquelles tout lui a réussi ».  Pour un peu, Aujourd'hui en France Dimanche lui prédirait un avenir politique. « Ceux qui l'ont côtoyé », nous dit-on, « sont unanimes : ils le voient capable de faire tout, ou presque ».

Charnier et famine

Mais pendant les folles semaines olympiques que la France a traversé, le monde a continué de tourner. Et il tourne plutôt mal, si l'on en croit la presse hebdomadaire. « Inondations, famine, épidémie de rougeole, pénurie de médicaments », énumère le Nouvel Obs, pour lequel « la pire crise humanitaire du monde ne sévit pas au Moyen-Orient ou en Ukraine, mais au Soudan ». 

« Khartoum la capitale a été rasée par la guerre, près de 15 000 soudanais ont été massacrés, et les charniers sont visibles sur les images satellites », précise Sara Daniel, grand reporter, qui ajoute : « plus de 10 millions de Soudanais ont fui leur foyer, la famine pourrait être plus meurtrière que celle qu'a connue l'Éthiopie dans les années 1980 ». Mais « malgré ce tableau apocalyptique, il y a peu de chances que la situation préoccupe à temps l'opinion publique internationale et ses diplomates », conclut le Nouvel Obs.

Un mur de 50 kilomètres

Le monde tourne mal et les exemples ne manquent pas. Paris Match s'est rendu à la frontière entre Haïti et la République dominicaine. « Scellée à sa voisine par la géographie, la République dominicaine rêve de larguer les amarres », explique l'hebdomadaire. « Se couper du pays le plus pauvre des Amériques, elle qui est la première destination touristique des Caraïbes. À l'ouest, la misère et la noirceur des gangs. À l'est, la croissance et la blancheur des plages ? », interroge Paris Match qui nous parle de ces « 170 kilomètres » de frontière que les autorités dominicaines rêvent de rendre « étanches ». Cela en construisant un mur, fait de béton et de grillage, et qui compte déjà « une cinquantaine de kilomètres ».

Mais comme partout dans le monde, un mur ne suffit pas à décourager ceux qui fuient la misère ou la guerre.  Beaucoup d'Haïtiens tentent et parviennent à le franchir. Et ce n'est pas la seule épreuve qu'ils affrontent. Auparavant, ils doivent traverser une rivière, une étape dangereuse pour ces Haïtiens qui, pour la plupart, « ne savent pas nager », nous explique Paris Match. L'hebdomadaire publie la photo d'une famille qui sort de l'eau, un homme, deux femmes dont l'une est enceinte, et deux jeunes enfants dont un bébé. « Expulsée le matin même », précise l'hebdomadaire, cette famille tente de revenir en République dominicaine où elle a vécu trois ans ».  

« Les femmes vont sauver l'Iran »

Dernière étape pour cette revue de presse : l'Iran. « Les femmes vont sauver l'Iran », affirment, d'une même voix, l'actrice Zar Amir et l'écrivaine Azar Nafisi, dans le Nouvel Obs. Deux iraniennes qui vivent en exil. La première en France, la seconde aux États-Unis. Deux femmes qui expriment leurs espoirs, « deux ans après la mort de Mahsa Amini, et le mouvement Femmes, vie, liberté »

Pour Azar Nafisi, « les femmes iraniennes ont découvert leur pouvoir. Elles descendent dans la rue sans savoir si elles rentreront vivantes et couvrent le son des balles avec leurs chansons. Elles incarnent une autre forme de révolution, non violente. Si une seule mèche de cheveux peut leur valoir une centaine de coups de fouet, la torture ou une balle entre les yeux, c'est le signe même de leur puissance. Le régime les craint, il voit dans leurs corps un danger », assure Azar Nafisi.

« Quel futur imaginez-vous pour l'Iran ? » demande le Nouvel Obs à Zar Amir. « Je suis très enthousiaste », répond-elle. « Une page s'est tournée et on ne reviendra pas en arrière, même si on doit le payer cher. Les femmes vont sauver l'Iran ».