Elon Musk, le patron du réseau social X (ex-Twitter), a confirmé qu'il détournait à son avantage l'algorithme de sa plateforme pour mettre en avant ses propres tweets et ceux du candidat Donald Trump. Mais une enquête menée par le Wall Street Journal vient de démontrer que le système de recommandation de X favorisait aussi les messages de tous les internautes pro-Trump, au détriment des publications pro-Harris.
Elon Musk, le patron du réseau social X (ex-Twitter), a confirmé qu'il détournait à son avantage l'algorithme de sa plateforme pour mettre en avant ses propres tweets et ceux du candidat Donald Trump. Mais une enquête menée par le Wall Street Journal vient de démontrer que le système de recommandation de X favorisait aussi les messages de tous les internautes pro-Trump, au détriment des publications pro-Harris.
Les journalistes du Wall Street Journal ont cherché à décrypter les comportements des algorithmes du réseau social X, pour déterminer notamment si le dispositif de recommandation de l'onglet intitulé « Pour vous » affichait plutôt des messages favorables à Kamala Harris ou à Donald Trump. Concrètement, les équipes du quotidien new-yorkais ont créé 14 nouveaux comptes qui ciblaient particulièrement les États considérés comme déterminant lors du scrutin de l'élection présidentielle américaine.
Ces comptes étaient programmés pour se montrer actifs sur la plateforme X plusieurs fois par jour et pendant une semaine. Les messages publiés couvraient divers sujets s'intéressant à la culture, la science, à la course à pied, ou encore à des recettes de cuisine. Mais aucun des thèmes abordés sur ses comptes n'indiquait un quelconque intérêt pour les élections américaines.
Premier constat : la majorité des publications recommandées par les algorithmes de X étaient à caractère politique et souvent en rapport avec les élections. Le média américain remarque toutefois que des messages favorables à Kamala Harris sont arrivés en tête des consultations, mais uniquement sur un seul de ces comptes.
En revanche, 10 sur les 14 affichaient des contenus dans l'onglet « Pour vous » en faveur du candidat républicain. Par ailleurs, les messages pro-Trump apparaissaient deux fois plus fréquemment que les publications pro-Harris, indique le Wall Street Journal. Elon Musk est le seul responsable de cette manipulation algorithmique à grande échelle, estime David Chavalarias chercheur au CNRS et directeur de l'Institut des systèmes complexes de Paris :
« Ce qui s'affiche dans l'onglet ''Pour vous'' est entièrement piloté par le dispositif de recommandation du réseau X, l'ex-Twitter. Et ce n'est qu'une toute petite partie évidemment de ce qui est géré par les algorithmes de la plateforme sociale. Les messages des personnes que vous suivez sont mélangés à d'autres types de contenus sur le réseau social selon des critères définis par les algorithmes. Leur premier objectif est de vous faire rester le plus longtemps possible sur le réseau. Mais ils sont aussi capables d'influencer vos décisions, vos jugements, vos opinons politiques.
Ce biais informationnel, qui est particulièrement fort sur la plateforme X, est au service des opinions politiques d'Elon Musk, qui sont très clairement d'extrême droite et pro-Trump. A priori, cette manipulation algorithmique a un impact très important, à la fois sur les messages que les internautes consultent, mais aussi sur l'opinion qu'ils se forment. La plateforme X oriente certains types de contenus, quitte à censurer des messages nuisant à l'idéologie d'Elon Musk, qui préfère amplifier les informations et les infox qui seraient favorables à son candidat préféré. »
C'est le cas de Kamala Harris qui a investi massivement TikTok, pour délivrer ses consignes de vote auprès de ses millions d'abonnés qui la soutiennent.
Toutefois, les républicains, fervents défenseurs de l'interdiction de l'application aux États-Unis, ont préféré bouder la plateforme chinoise au profit de X.
Les deux candidats se retrouvent sur les plateformes sociales de Meta. La firme a décidé récemment de mettre fin aux restrictions imposées à Donald Trump sur Facebook et Instagram, afin que le peuple américain puisse, selon l'entreprise, « entendre les candidats à la présidence sur la même base ». Mais depuis l'attaque du Capitole en janvier 2021, coordonnée par les émeutiers en grande partie sur Facebook, Meta prévient avoir renforcé tous ses systèmes de modération.