RESUME DU COURS : Nous sommes arrivés à la véritable épreuve de David. Son comportement va être pour nous un immense enseignement, pour savoir comment nous comporter dans les difficultés. David perdra momentanément la royauté, mais il retrouvera ensuite tout ce qu’il avait perdu. Car la lignée royale ne peut sortir d’Avshalom qui, finalement, va être tué. De cette épreuve terrible pour David, on voit que ce qui affaiblit ou fortifie un homme, ce n’est pas ce qui s’abat sur lui, mais la façon dont il réagit. La victoire d’une épreuve est toujours morale et spirituelle, et non matérielle : comment suis-je arrivé à être plus fort que les événements, et à rester roi dans l’épreuve ? Avshalom a sonné le shofar et tout Israël s’est rassemblé autour de lui. "David dit à ses serviteurs restés avec lui : "levons-nous et partons, de peur qu’il ne nous rattrape, car il ne fera de nous qu’une bouchée, si nous restons là ". Il partit à pied, avec toute sa maison..." Ce texte suscite deux questions énormes : d’abord, durant des décennies de combats, David n’a jamais pris la fuite, ni perdu une bataille. Comment peut-il dire de fuir "de peur qu’il ne fasse de nous qu’une bouchée" ? Il ne part pas par peur de la confrontation, puisqu’elle aura lieu ensuite, et il sera vainqueur, bien que l’armée d’Avshalom ait été beaucoup plus nombreuse ! D’ailleurs, Avshalom y sera tué. Autre question : jamais un roi ne va à pied ! Les hala’hot le lui interdisent. De plus, David dit qu’il faut se dépêcher ! Il y a donc une signification profonde à tout cela. David sait que tout ce qui se passe en bas est seulement le reflet de ce qui se passe en haut. Il cherche donc CE QUE D. VEUT DE LUI, au travers de cette révolte de son fils. Il comprend qu’en réalité, c’est D. qui remet en cause sa royauté ! Avec son fils, il sait qu’il gagnerait mais, avec D., D. ne ferait de lui qu’une bouchée ! Il doit analyser ce qui lui arrive et en chercher le message spirituel. Cela nous enseigne que, si nous analysons ce qui nous arrive de façon seulement horizontale, nous sommes perdus. Il nous faut ce réflexe spirituel, dès qu’il nous arrive quelque chose d’anormal, de chercher VERTICALEMENT quelle en est la raison. Notre problème est par rapport à Hachem et, contre Lui, nous ne pouvons rien ! La manière dont les problèmes nous arrivent est déjà en soi un message. David comprend que, si l’on revendique sa royauté, c’est que D. ne le veut plus roi. C’est l’unique raison pour laquelle il s’en va ! Car il n’est pas arrivé au pouvoir par ses propres moyens ; maintenant... "Celui qui a donné a repris...", comme le dit Job. Plus nous nous accrochons à ce que l’on veut nous prendre, et plus nous devenons, soit méchants, soit désespérés. Mais, de toute façon, cela nous montre que notre combat n’est pas le bon. David sait que RIEN NE LUI EST VRAIMENT PRIS, tout simplement parce que... rien dans ce monde n’est vraiment à nous ! Si nous comprenons le message et changeons, Hachem, s’Il veut ensuite nous redonner, le fera, comme Il le fit pour David qui reçut tout en retour, par la suite. Comme le dit le Zohar : dans ce monde, rien ne se perd. Ce qui est à nous le sera toujours, et ce qui n’est pas à nous ne le sera jamais. Le fait que David parte à pied nous apporte un troisième enseignement : quand Hachem nous signifie quelque chose, il faut LE VIVRE JUSQU’AU BOUT. A partir du moment où D. remet en cause sa royauté, David redonne à Hachem tous les signes du roi et son kavod : il se brise et s’humilie devant D. En réalité, il se dépêchait, non de fuir devant son fils, mais de faire teshuva, de peur qu’une punition ne le rattrape. "Tous les serviteurs qui ne l’avaient pas abandonnés partirent avec lui, ainsi que les coupeurs (les combattants d’élite) et l’élite intellectuelle. Le rejoignit la famille des guitim, 600 personnes venues à pied de Gat." Sont donc avec lui les deux extrêmes, à la fois les meilleurs soldats et les penseurs d’Israël, et aussi des non-Juifs, Philistins qui sont prêts à tout quitter et à risquer leur vie pour lui, et deviendront ensuite ses plus fidèles serviteurs. La Torah nous donne ici un principe fondamental : il n’y a pas d’épreuve où tout soit noir. IL RESTE TOUJOURS DE NOMBREUX POINTS DE LUMIERE. Souvent, l’homme ne voit que les trous noirs. Mais il y a aussi le positif nécessaire pour qu’il ne s’écroule pas. D. n’avait pas abandonné David, et ne nous abandonne jamais. Dès que nous sentons que quelque chose bloque, dans notre vie, il faut prendre du recul et tout redonner à Hachem. Si quelque chose est vraiment à nous, dès que nous aurons fait teshuva, c’est-à -dire retour à Lui, Il nous rendra tout ce qui doit nous revenir. Il en est de même dans le couple, et dans les relations avec les autres : en cas de tension, il faut toujours "lâcher du lest". Il est significatif de voir que, au moment où David est affaibli, des non-Juifs (qui sont même Philistins et devraient être ennemis d’Israël !) se joignent à lui, se mettant du côté du véritable pouvoir d’Israël. C’est la préfiguration des nations qui, un jour, reviendront vers Israël et lui diront : entrez dans la véritable dimension de ce que vous êtes.