Les publicités à caractère politique ne s’afficheront plus sur Google et YouTube en Europe à partir de 2025. Alphabet, la maison mère du moteur de recherche, réagit ainsi à un nouveau règlement de l’Union européenne qui introduit des « incertitudes juridiques » pour les plateformes et les annonceurs, selon l’entreprise américaine.
Les publicités à caractère politique ne s’afficheront plus sur Google et YouTube en Europe à partir de 2025. Alphabet, la maison mère du moteur de recherche, réagit ainsi à un nouveau règlement de l’Union européenne qui introduit des « incertitudes juridiques » pour les plateformes et les annonceurs, selon l’entreprise américaine.
La mesure annoncée par Google de bouter hors d’Union européenne (UE) toutes les publicités à caractère politique de ses pages web ne doit rien au hasard. Le Parlement européen et les États membres de l'UE s’étaient mis d'accord en mars dernier sur un texte législatif commun destiné à encadrer les publicités à caractère politique à l'horizon 2025. L’objectif de cette nouvelle réglementation est de protéger davantage les campagnes électorales dans l'Union européenne des ingérences étrangères. Google veut prendre ainsi les devants sur la nouvelle régulation prescrite par Bruxelles aux plateformes en ligne, dont les systèmes économiques reposent principalement sur les recettes publicitaires.
Normalement, dans tous les pays de l’Union, le ciblage publicitaire à caractère politique n’est possible qu’avec le consentement explicite des individus. Mais cette autorisation préalable qui est le fondement même du Règlement général sur la protection des données, est largement contournée par l'emploi des algorithmes de recommandation mis en place par les grandes plateformes sociales. Ces robots numériques, terriblement efficaces, orchestrent la façon dont les publications apparaissent sur le fil d’actualité des utilisateurs et amplifient de facto les messages publicitaires classiques et ceux évidemment à caractère politique.
L’an prochain et dès l’automne, les publicités contenant des informations sensibles, telles que l'origine ethnique, les convictions religieuses ou l'orientation sexuelle d’un candidat ou d’un électeur, seront rigoureusement interdites. Le profilage à partir de données personnelles des internautes pour le compte de candidats ou de partis politiques sera également proscrit, indique le texte adopté par l’UE.
Alors que la nouvelle réglementation européenne n'entrera en vigueur que le 10 octobre 2025. Le géant américain justifie sa position par la complexité du nouveau cadre réglementaire dénommé le « TTPA », pour Transparence et ciblage des publicités politiques. Ce texte de Bruxelles définit la publicité politique de manière si large qu'il devient, selon la firme américaine, difficile d'identifier de façon fiable tous les contenus qui seraient concernés par la loi, précise Google sur son blog officiel. C’est la raison pour laquelle, les publicités politiques disparaîtront non seulement des résultats de son moteur de recherche, mais aussi dans les vidéos apparaissant sur YouTube.
Par ailleurs, la règlementation de l’UE impose aux géants du web comme Google, Facebook, TikTok ou encore X de signaler ces publicités politiques auprès de leurs utilisateurs pour une meilleure transparence. Pour l’instant, seule la firme de Mountain View a pris les devants. Meta n’a pas encore réagi, TikTok fait cavalier seul et le réseau social d’Elon Musk nous a déjà prouvé qu’il ne respectait aucune législation régulant les pubs à caractère politique.
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