Le Nouvel Obs a choisi de fêter ce 60e anniversaire dans la bonne humeur, et même plus, dans « la joie ». L’hebdomadaire, a réuni de nombreuses personnalités des arts, de la littérature, ou encore des médias, pour leur demander ce qui leur donne de la joie. Un homme fait la Une : Thomas Jolly, le metteur en scène des cérémonies des Jeux olympiques et Paralympiques. « La joie », dit-il, « ç'a toujours été mon carburant. Quand j’ai commencé à faire mes propres spectacles, j’ai tout de suite posé ce cadre : on peut être sérieux et exigeant, tout en travaillant dans la joie ».
Edgar Morin, lui, évoque « les émotions que lui donnent une musique ou un poème », c’est « de l’extase », assure le sociologue et philosophe plus que centenaire. La plasticienne Annette Messager parle, elle, de « la joie de jouer avec les chats, dîner avec des gens qu’elle aime, manger un morceau de très bon chocolat, écouter « Hallelujah » de Leonard Cohen ». Plus nostalgique, le chanteur Philippe Katerine confie avec malice : « la joie, c’est d’abord celle de l’enfance. Cette joie-là passe par les narines. On la trouve dans des odeurs de pissotière ou de pissenlit ».
Mais malgré sa volonté de célébrer la joie, le Nouvel Obs est vite rattrapé par la réalité. Dans ce même numéro fêtant le 60e anniversaire de l’hebdomadaire, figure l’interview de Mohamed Abou Salmiya, « l’ancien directeur d’Al-Shifa, le plus grand hôpital de Gaza, aujourd’hui détruit ». « J’ai vu des scènes à faire saigner l’humanité », raconte-t-il (…) « nous avons enterré plus de quatre-vingts cadavres sous les frappes aériennes ».
Quelques heures après les massacres du 7-Octobre, « le siège complet de Gaza est dĂ©crĂ©té », rappelle le Nouvel Obs. Mohamed Abou Salmiya se souvient : « des corps Ă©taient Ă©parpillĂ©s. Les chiens s’en approchaient. (...) Nous recevions des centaines de personnes par jour. Aucun système de santĂ©, et encore moins celui de Gaza, ne peut absorber autant de blessĂ©s. Mes collègues dĂ©couvraient sur les brancards, leur père, leur mère, leurs enfants, parfois dĂ©jĂ morts ». Mohamed Abou Salmiya a Ă©tĂ© emprisonnĂ© durant 7 mois en IsraĂ«l, sans qu'aucune charge ne soit retenue contre lui. Aujourd'hui, il vit comme beaucoup de Gazaouis, sous une tente, avec sa famille. Mais il a repris son travail, Ă l’hĂ´pital Al-Nasser, Ă Khan Younès, dans le sud de la Bande de Gaza.Â
À lire également, cette semaine, dans les hebdomadaires français, de nombreux articles consacrés à Marine Le Pen. « La présidente du Rassemblement national à l’Assemblée, se retrouve dans un guêpier judiciaire », annonce Marianne, qui détaille le dossier de la fraude aux assistants parlementaires européens et relate quelques extraits d’audience. « Dossier accablant, défense grotesque à la barre, absence de la moindre reconnaissance de culpabilité, mélange de morgue et d’absurdités. Tout plaide pour que le tribunal confirme, au printemps 2025, les réquisitions du parquet », estime Marianne. À savoir, cinq ans de prison dont deux ferme et cinq ans d’inéligibilité.
Ce dernier point a son importance car cette condamnation pourrait empêcher Marine Le Pen de se présenter à la prochaine élection présidentielle. Et ce n’est pas le magistrat Eric Halphen, cofondateur de l’association anticorruption Anticor, qui lui viendra en aide. Marianne l’a interrogé et son verdict est sans appel : « les politiques condamnés devraient être inéligibles à vie ». Le philosophe, tendance libérale, Marcel Gauchet, lui, est beaucoup plus conciliant et accuse la procureure de « partialité politique ». « Tous les moyens étant bons », ajoute-t-il, « il s’agit de saisir l’occasion d’empêcher Marine Le Pen d’être candidate en 2027, ou avant ».
La patronne du Rassemblement national qui peut aussi compter sur le soutien duFigaro Magazine. Dans son éditorial, le directeur de la rédaction Guillaume Roquette estime que « Marine Le Pen n’a pas exagéré en déclarant que les procureurs avaient requis contre elle « la peine de mort politique ».  L’Express, de son côté, a préféré suivre Jordan Bardella, le président du Rassemblement national, en tournée dans le sud de la France pour la promotion de son livre Ce que je cherche. Un cadre du parti commente : « c’est un peu Bardella sur la croisette, Marine Le Pen aux oubliettes ».
Enfin, une idĂ©e de sortie en cette fin d'annĂ©e. M, le supplĂ©ment du Monde, nous prĂ©sente le Offline Club. Un concept venu des Pays-Bas et qui, paraĂ®t-il, rencontre un succès planĂ©taire. Le principe : abandonner son portable dans une boĂ®te Ă l’entrĂ©e d’un cafĂ©, comme cela s’est fait rĂ©cemment Ă Paris. Et pour la somme de 9 euros 50, ce qui n’est pas rien, vous pouvez, nous dit-on, « satisfaire votre soif de dĂ©connexion ». On vous propose tout d’abord 45 minutes de silence, pour rĂŞver, dessiner ou Ă©crire, avant de parler avec vos voisins et voisines. Parler « entre inconnus », « sans ĂŞtre dĂ©rangĂ© toutes les trente secondes », explique un participant. Bref, une joie simple mais apparemment en perdition.Â