Peut-on encore regarder les séries sur le conflit israélo-palestinien de la même façon avant et après le 7 octobre 2023? Dans ce nouvel épisode de Radio Marc Bloch, Marieke Louis, directrice adjointe du Centre Marc Bloch, s'entretient avec Ophir Lévy (Université Paris VIII) et Emmanuel Taïeb (Sciences Po Lyon, Triangle) sur les représentations du conflit dans deux séries aux registres totalement différents mais ayant rencontré un large succès international : Our Boys et Fauda .
Dans ce épisode, plusieurs dimensions des séries ont été explorées: au-delà de leur trame fictionnelle, et des récits d'agents infiltrés, que disent-elles (ou que peut-on leur faire dire) des sociétés israélienne et palestinienne en termes d’identités troubles, de rapport aux langues maternelles et paternelles (hébreu et arabe) et de mélange ou au contraire de séparation? Quelle image de la "virilité combattante" diffusent-elles? Peut-on les considérer comme un instrument du soft power israélien voire de propagande gouvernementale? Enfin, qu'est-ce que le 7 octobre est susceptible de changer dans la production et la réception de séries?
Cet épisode a été réalisé dans le cadre de notre cycle de conférences Israël, Palestine et les sociétés européennes.
Pour aller plus loin:
Ophir Levy est maître de conférences en études cinématographiques à l’Université Paris 8. Il a consacré son doctorat d’histoire du cinéma à la persistance de la mémoire et des images de la déportation au sein du cinéma contemporain, en particulier dans des œuvres n’ayant précisément aucun lien avec la Seconde Guerre mondiale. Sa thèse, intitulée Les Images clandestines (« Prix de la Recherche 2014 » décerné par l’Inathèque) a été publiée par les éditions Hermann en 2016. Ses recherches actuelles portent, d’une part, sur l’histoire et l’esthétique du cinéma israélien, et d’autre part sur les formes sonores en lien avec les représentations de la guerre. Il a récemment co-dirigé, avec Emmanuel Taïeb, l’ouvrage Puissance politique des images (PUF/La Vie des idées, 2023) et coordonné le dossier « Figures juives de l’industrie du cinéma français » pour la revue Archives Juives (PUF, 2024). Par ailleurs, outre ses activités universitaires, il a développé par le passé différentes expériences professionnelles dans le domaine de la production (gestion de la société Diffiprod de 2001 à 2005) ainsi que dans le domaine de la pédagogie et de la formation (au Mémorial de la Shoah de 2006 à 2018).
Emmanuel Taïeb est professeur de science politique à Sciences Po Lyon, chercheur au laboratoire Triangle. Ses recherches récentes portent sur les images de violence et sur les représentations du politique et de l'Histoire dans les séries. Il est co-rédacteur en chef, avec Thierry Devars de la revue de communication politique Quaderni, fondateur et rédacteur en chef de Saison. La revue des séries, et co-rédacteur en chef du site Saison.media.
Il est actuellement membre du projet ECOS-SUD France-Chili : « La fiction déguisée en Histoire. Stratégies sérielles de formation citoyenne », porté par trois universités chiliennes à Santiago et par l'Université Paris 13. Il est également co-responsable, avec Dominique Memmi et Gilles Raveneau, du RT 17 de l'Association française de sociologie, « Gestion politique du corps et des populations ». Il a été membre junior de l'Institut Universitaire de France de 2013 à 2018. Il est notamment l’auteur de Hiding the Guillotine. Public executions in France, 1870-1939 (Cornell University Press, 2020), House of Cards: le crime en politique (PUF, 2018) et a co-dirigé avec Rémi Lefebvre, Séries politiques. Le pouvoir entre fiction et vérité (De Boeck, 2020) et avec Ophir Lévy, Puissance politique des images, PUF/La Vie des idées, 2023)