L’Europe aurait-elle déjà renoncé ? La Tribune Dimanche, en tout cas, nous fait part de ses doutes. Les Européens sont « pétrifiés », « après cette rude semaine marquée par le retour du bulldozer Trump », observe le journal, « le langage fleuri et agressif du successeur de Joe Biden, qui a fait de l’esbroufe et du coup de menton les fondements de sa politique, aurait dû déclencher une mobilisation tous azimuts sur le Vieux Continent (…) raté, la charge attendue du nouveau maître de la Maison Blanche a laissé les Européens sans voix ou presque ». Et l’avenir n’est pas engageant, observe le journal, qui enfonce le clou : « l’Europe, si elle verse dans le défaitisme et le fatalisme, risque de perdre les valeurs qui lui ont permis de connaître 80 ans de paix et de prospérité ».
Quatre-vingts ans en effet depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale… Demain, lundi 27 janvier, marquera d’ailleurs le 80ᵉ anniversaire de la libĂ©ration du camp d’Auschwitz… Et les rescapĂ©s des camps de la mort sont rares. Seuls 12 d’entre eux sont « encore en vie en France », nous dit le Nouvel Obs, qui a rencontrĂ© Esther Dzik-Senot, 97 ans, et Ginette Kolinka, « bientĂ´t centenaire ». Toutes deux « continuent Ă transmettre la mĂ©moire de la Shoah. » « Ă€ Birkenau », prĂ©cise l’hebdomadaire, « Esther avait fait la promesse Ă sa grande sĹ“ur Fanny de tĂ©moigner. » « Elle Ă©tait Ă l’infirmerie, crachait le sang. Elle m’a prise dans ses bras et elle m’a dit : "c’est fini pour moi, mais toi tu vas tenir et raconter pour qu’on ne soit pas les oubliĂ©s de l’histoire" ».Â
Mais pour Esther, comme pour Ginette, il a fallu du temps, avant de pouvoir témoigner. « Après la guerre », raconte Esther, « on ne passait pas inaperçues avec nos têtes rasées et nos silhouettes cadavériques. J’ai commencé à tout raconter. Mais les gens pensaient que j’inventais (…) longtemps, ça n’a pas été possible de parler ».  « Ginette, elle, a d’abord voulu tout effacer », poursuit le Nouvel Obs. Elle ne dira rien, ni à son mari, ni à son fils. Jusqu’au début des années deux mille, et « l’appel de la fondation de Steven Spielberg, qui récoltait des témoignages pour le mémorial Yad Vashem, en Israël ». Aujourd’hui, malgré leur grand âge, Esther Dzik-Senot et Ginette Kolinka continuent de témoigner, de « transmettre la mémoire de la Shoah », particulièrement dans les écoles.
► Notez que demain lundi, RFI vous propose une journée spéciale, avec de nombreux RDV consacrés au 80e anniversaire de la libération d’Auschwitz. Ginette Kolinka sera l’invitée d’Arnaud Pontus à 7H15 heure de Paris.
Ă€ la Une de la presse hebdomadaire Ă©galement, les relations houleuses entre la France et l'AlgĂ©rie. C'est tout d'abord Marianne, qui s'exclame en Une : « AlgĂ©rie, le chantage ça suffit. Derrière la haine de la France, un rĂ©gime aux abois », ajoute l'hebdomadaire, qui revient sur les Ă©vĂ©nements de ces derniers mois, et particulièrement sur l'arrestation en AlgĂ©rie, de l'Ă©crivain franco-algĂ©rien, Boualem Sansal. « La fuite en avant radicale contre la France du prĂ©sident algĂ©rien Abdelmadjid Tebboune », accuse Marianne, « ne vise qu’à susciter des rĂ©flexes nationalistes pour soutenir sa personne ». L’hebdomadaire a interrogĂ© Chawki Benzehra, un opposant algĂ©rien. Ă€ ses yeux, « le rĂ©gime algĂ©rien, devenu très fĂ©brile, a maintenant une approche belliqueuse des relations internationales, teintĂ©e de complotisme. Le gouvernement de Tebboune utilise ces crises, notamment avec la France, ainsi que l’histoire coloniale pour dĂ©tourner le regard de la population algĂ©rienne des problèmes que traverse le rĂ©gime ». « Au lieu de construire un vrai Ă©tat de droit, avec des institutions dignes de ce nom », ajoute l'opposant, « le rĂ©gime passe son temps Ă dĂ©noncer un « complot macronito-sioniste » contre l’AlgĂ©rie ». Â
Les relations entre la France et l’Algérie, il en est aussi question dans l’Express. C’est à la Une de l’hebdomadaire : la photo du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, avec cette phrase : « rien ne donne à l’Algérie le droit d’offenser la France ». Une mise au point signée du ministre lui-même qui est longuement interrogé par l’hebdomadaire. Il revient notamment sur l’expulsion du territoire français de l’influenceur algérien Doualemn, pour des propos haineux à l’égard d’un opposant algérien, et que l’Algérie a refusé de reprendre sur son territoire, le renvoyant en France. Bruno Retailleau accuse l’Algérie « de ne pas avoir respecté le droit international. »  Quant à Boualem Sansal, « il a été arrêté injustement », poursuit le ministre de l’Intérieur, « il est détenu scandaleusement par le régime algérien. C’est inadmissible ». Bruno Retailleau qui hausse le ton et plaide pour un « meilleur contrôle des entrées sur le territoire français », « nous sommes trop généreux », dit-il, révélant par ailleurs qu’il n’a plus aucun lien « institutionnel » avec l’Algérie. Bruno Retailleau qui appelle toutefois à « normaliser » et « dépassionner » la relation diplomatique de la France avec l’Algérie.