X, anciennement Twitter, est régulièrement accusé d’immixtion dans la campagne allemande pour les législatives anticipées de ce dimanche 23 février. Une immixtion au profit de l’extrême droite. Une plainte a été déposée contre la société d’Elon Musk par deux organisations allemandes à but non lucratif qui enquêtent sur ces ingérences, et un tribunal de Berlin vient de leur donner raison.
X, anciennement Twitter, est régulièrement accusé d’immixtion dans la campagne allemande pour les législatives anticipées de ce dimanche 23 février. Une immixtion au profit de l’extrême droite. Une plainte a été déposée contre la société d’Elon Musk par deux organisations allemandes à but non lucratif qui enquêtent sur ces ingérences, et un tribunal de Berlin vient de leur donner raison.
De notre correspondante Ă Berlin,Â
Les chercheurs des deux organisations de la société civile qui ont porté plainte contre X, le DRI et la Société pour les droits humains, ont le soupçon que l’algorithme de X pourrait favoriser l’extrême droite. Elon Musk, le patron de la plateforme, a ouvertement appelé à plusieurs reprises à voter pour le parti d’extrême droite AfD. Il a accordé à la cheffe de ce parti, Alice Weidel, un entretien sur sa plateforme, ce qu’il n’a fait pour aucun autre candidat. Il a également assuré à plusieurs reprises que « seule l’AfD peut sauver l’Allemagne », provoquant une levée de boucliers dans le pays.
Les deux organisations de la sociĂ©tĂ© civile ont portĂ© plainte pour non-respect de la rĂ©glementation europĂ©enne sur les services numĂ©riques, DSA. Cette rĂ©glementation, peu connue, garantit aux chercheurs un accès aux donnĂ©es publiques des très grandes plateformes en ligne. Des donnĂ©es telles que la portĂ©e, le nombre de likes et le partage des tweets. X refusait d’accorder cet accès aux associations, d’oĂą la plainte.Â
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X est désormais obligé de communiquer ces données aux chercheurs des deux associations. C’est un vrai succès pour la société civile. La décision n’a en effet rien d’anodin. Une étude de l’université de Munich avait révélé l’an passé que les algorithmes de Facebook ou Instagram favorisaient certains partis politiques.
Une autre étude du Center for Countering Digital Hate de l’an passé (à consulter ici, en anglais), dans le cadre de la campagne pour la présidentielle aux États-Unis, avait démontré que certaines fausses déclarations de Musk sur X avaient été consultées plus de 2 milliards de fois sur la plateforme, un effet considérable. Toujours selon cette étude, X aurait joué un rôle décisif dans la diffusion de fausses informations dans les « swing states » aux États-Unis, ces États qui ont joué un rôle décisif dans l’élection. Les posts de Musk sur X ont été deux fois plus présents sur la plateforme que tous les autres posts à caractère politique lors de la campagne américaine. Ce qui aurait représenté un avantage de 24 millions de dollars au bénéfice du candidat soutenu par Elon Musk, Donald Trump.
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